J’ai passé tout le week-end dernier en compagnie d’Aya de Yopougon! J’ai lu le premier album de cette bande dessinée vendredi soir et dès le lendemain matin je suis allée chercher les trois autres (toute la série est maintenant disponible à la bibliothèque de l’université Santa Clara) . L’histoire se passe en Côte d’Ivoire dans les années soixante-dix, à une époque ou la situation politique était calme et la vie plus facile. Comme l’explique l’auteur, Marguerite Abouet, elle a choisi de depeindre la vie quotidienne, les relations familiales, les amours des jeunes, bref « une Afrique sans les clichés de la guerre et de la famine". Dans Yopougon, quartier de la capitale ivoirienne, on suit les aventures de la sérieuse Aya et de ses copines (beaucoup moins sérieuses). L’ambiance est généralement à la fête et les dessins très colorés de Clément Oubrerie arrivent à récréer parfaitement cette ambiance. La langue utiliséé par Marguerite Abouet est aussi haute en couleur, avec des expressions tirées de l’argot ivoirien et des proverbes locaux tout à fait hilarants. Quelques exemples: " "Meme si un bouc veut une femme, il n'ira pas pleurer devant une hyène". "Quand y a foudre, chacun attrape sa tête." "Si tu es au milieu des crapauds, accroupis-toi, ne demande pas une chaise." Malgré l’humour et le ton léger du récit, l’auteur n’hésite pas à aborder certains problemes sociaux comme les mariages arrangés, la polygamie et l’homosexualité. Chaque épisode s’acheve sur un coup de théâtre, ce qui nous incite bien sûr à sauter sur l’album suivant. J’attends déjà impatiemment la parution du cinquième tome ....
Tuesday, June 30, 2009
Notes de Lecture: Aya de Yopougon
J’ai passé tout le week-end dernier en compagnie d’Aya de Yopougon! J’ai lu le premier album de cette bande dessinée vendredi soir et dès le lendemain matin je suis allée chercher les trois autres (toute la série est maintenant disponible à la bibliothèque de l’université Santa Clara) . L’histoire se passe en Côte d’Ivoire dans les années soixante-dix, à une époque ou la situation politique était calme et la vie plus facile. Comme l’explique l’auteur, Marguerite Abouet, elle a choisi de depeindre la vie quotidienne, les relations familiales, les amours des jeunes, bref « une Afrique sans les clichés de la guerre et de la famine". Dans Yopougon, quartier de la capitale ivoirienne, on suit les aventures de la sérieuse Aya et de ses copines (beaucoup moins sérieuses). L’ambiance est généralement à la fête et les dessins très colorés de Clément Oubrerie arrivent à récréer parfaitement cette ambiance. La langue utiliséé par Marguerite Abouet est aussi haute en couleur, avec des expressions tirées de l’argot ivoirien et des proverbes locaux tout à fait hilarants. Quelques exemples: " "Meme si un bouc veut une femme, il n'ira pas pleurer devant une hyène". "Quand y a foudre, chacun attrape sa tête." "Si tu es au milieu des crapauds, accroupis-toi, ne demande pas une chaise." Malgré l’humour et le ton léger du récit, l’auteur n’hésite pas à aborder certains problemes sociaux comme les mariages arrangés, la polygamie et l’homosexualité. Chaque épisode s’acheve sur un coup de théâtre, ce qui nous incite bien sûr à sauter sur l’album suivant. J’attends déjà impatiemment la parution du cinquième tome ....
Sunday, June 28, 2009
Friday, June 26, 2009
Bad news in neighboring Niger
The president of Niger says he will assume sweeping emergency powers, after a court again said he could not extend his rule.
Mamadou Tandja, 71, made his announcement after Niger's top court ruled against a referendum that could give him three more years in office.
Mr Tandja has governed the West African nation since 1999, serving two terms.
His plans to remain in power have sparked domestic protests and been criticised by international donors.
Tuesday, June 23, 2009
More tips on getting visa to Burkina
Saturday, June 20, 2009
Village of Dohoun school loses its roof
Catastrophe à l’école primaire de Dohoun : Des élèves sans abri
Le dimanche 17 mai 2009 dans la soirée, une forte pluie accompagnée d’un vent violent s’est abattue sur le village de Dohoun, localité située à 12 kilomètres de Houndé.
Cela ne fut pas sans dégâts. Outre les grands arbres déracinés ou qui ont perdu une partie de leur branchage qu’on peut apercevoir à l’entrée du village, c’est une école délabrée qu’ont laissée la pluie et le vent sur leur passage. Heureusement, ce fut en l’absence des maîtres et leurs élèves. Si cette catastrophe n’a fait ni de blessés ni de perte en vie humaine, elle a occasionné des dégâts matériels énormes. Le bâtiment abritant les salles de classe du CMI et CM2 a été décoiffé à moitié et fissuré de quelques côtés. Sous le poids de grosses pierres qui jouaient un certain rôle sur le toit, cinq tables bancs ont été mises hors d’usage, sans compter des cahiers et manuels scolaires qui ont été à la merci de la pluie.
Friday, June 19, 2009
How to get your visa for Burkina Faso
Visa Information
To make your trip easier and enjoyable, please read carefully the following information. a
1. For visa, the following documents are required:
- a valid passport;
- two (2) application forms to be completed and available at the Embassy front desk or on the website;
- two (2) passport-size photos;
- $100 for 6 months multiple entries;
- $150 for one year multiple entries. Payment should be made by money order or company check only;
- Yellow fever certificate
- prepaid return self-addressed envelop with a tracing number;
- US citizen are eligible for up to 5 years multiple entries visa; the cost is $ 100
- Please note, paid fees are non refundable
2. Other useful information
- the expiry date of a visa ranges from 6 months to five years. Any visa extension must be arranged by the Head Office of the National Police in Ouagadougou.
- Requests are processed within 72 working hours, the processing time may be reduced to 24 hours provided that the Applicant pays rush fees: $ 50/per visa.
- Carefully complete the application forms. Any missing or incomplete information may delay your visa issuance.
- Vaccinations: immunization against yellow fever is required. A cholera immunization is recommended and may become compulsory in the event of chorea outbreak.
Thursday, June 18, 2009
Gold mining accident in Dossi, province de Tuy
La recherche du métal précieux dans des conditions quasi moyenâgeuses tourne souvent au drame pour de nombreux orpailleurs. Trois d’entre eux ont de nouveau trouvé la mort suite à un éboulement jeudi dernier dans le Tuy et plus précisément dans le village de Dossi.
C’est aux environs de 19 heures ce jeudi 26 juillet 2007 que nous avons appris qu’un drame venait de se produire dans la province du Tuy et plus précisément dans le département de Boni à environ 130 km de Bobo : trois personnes ont trouvé la mort dans un éboulement à Dossi, village situé à une trentaine de km de la ville de Houndé. Arrivée très tôt dans la matinée du vendredi 27 à Boni, notre équipe de reportage n’eut aucune peine à repérer le chemin qui mène à Dossi. Un véhicule des sapeurs-pompiers stationné à quelques mètres du bitume sur une piste rurale nous indiquait déjà la direction du site aurifère où le drame avait eu lieu la veille.
Wednesday, June 17, 2009
Nice article about Boni, province de Tuy
Communalisation intégrale au Tuy : Les petits grands pas de Boni
Boni, situé à 15 km de Houndé, chef-lieu de la province du Tuy, est, comme les autres départements de la région des Hauts Bassins, concerné par la communalisation intégrale en cours dans le pays depuis 2006. Engagé dans ce processus, Boni essaie, bon an, mal an, de tirer son épingle du jeu grâce à l’engagement et à la volonté de réussir de ses premiers responsables et de ses habitants.
A 120 kilomètres de Bobo Dioulasso, capitale économique du Burkina, s’étend en pleine savane sur une superficie de 416 km2 une petite bourgade : Boni, ancien village de Houndé (chef-lieu de la province du Tuy) érigé en département en 1996. Au Tuy, Boni fait office du plus petit et du plus pauvre département. Sur cette terre déshéritée subdivisée en 10 villages (Bahoun, Bansié, Dossi, Boni, Minou, Mamboué, Yénou, Moukounien, Mambo et Saho) vivent, selon le recensement de 2006, plus de 16 500 âmes, essentiellement des Bwaba (70% de la population), des Mossi (20%), des Peulh (8%) et des minorités Dagara, Dafi, Samo, et Nounouma (2%). Les populations de Boni ont comme activités principales l’agriculture et l’élevage. Elles cultivent du coton, du soja, du maïs, du haricot, et élèvent des bovins, des ovins, des caprins, etc.
Lorsque nous sommes arrivés le 10 avril 2008 à Houndé et que nous avons fait savoir à nos interlocuteurs notre intention de nous rendre à Boni, situé seulement à 15 km du chef-lieu de la province, beaucoup étaient étonnés, se demandant qu’est-ce qui pouvait bien nous intéresser dans cette localité sans grand intérêt, mais érigée depuis 2006 en commune rurale, à la faveur de la communalisation intégrale en cours dans notre pays.
Le CDP et l’ADF-RDA représentés au conseil municipal
Boni, la plus petite et la moins nantie des sept communes de la province du Tuy, va bientôt entrer dans sa deuxième année d’expérience communale. Le maire de la commune, Patrick Bondé, a été installé dans ses fonctions le 15 juillet 2006. Son élection et celle de ses adjoints, à savoir Voandonou Y. Bonoussan (1er adjoint au maire) et Ouanibaouie Bondé (2e adjointe au maire), remonte au 31 mai 2006. Le maire Bondé n’étant toujours pas sur place (il réside actuellement à Ouagadougou mais avant il vivait à Bruxelles en Belgique), les activités courantes du conseil municipal, fort de 21 membres (20 conseillers issus du CDP et 1 conseiller de l’ADF-RDA), sont depuis lors dirigées par le premier adjoint Voandonou Y. Bonoussan, secondé par la 2e adjointe, Ouanibaouie Bondé. Mais le maire, à ce qu’on dit, a toujours été présent lors des grandes sessions du conseil municipal.
Monday, June 15, 2009
A new bishop in Ouagadougou
Nommé par le pape Benoît XVI le 13 mai 2009 au siège métropolitain de l’archidiocèse de Ouagadougou, Mgr Philippe Ouédraogo a pris officiellement possession de son siège épiscopal le 13 juin 2009. C’était au cours d’une messe solennelle qui a duré un peu plus de 3h d’horloge en présence du Premier ministre Tertius Zongo (représentant le chef de l’Etat), de 11 ministres de son gouvernement, de présidents d’institutions, de gouverneurs de régions, de chefs coutumiers, des représentants des communautés protestante et musulmane. Un parterre de fidèles catholiques sont venus de Kaya et de Ouahigouya pour se joindre à la famille de l’archidiocèse de Ouagadougou. La cathédrale de Ouagadougou a tout simplement refusé du monde.
Sunday, June 14, 2009
Politics in neighboring Niger....
Décès de Moumouni Djermakoye
par RFI
Article publié le 14/06/2009 Dernière mise à jour le 14/06/2009 à 17:06 TU
Nouvelle disparition d’une figure politique africaine : le leader politique nigérien Moumouni Djermakoye, chef de l’ANDP (l’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès) est décédé brutalement ce dimanche matin à Niamey à l’âge de 70 ans. Son décès est survenu alors qu’il participait à un grand rassemblement de l’opposition contre le projet de référendum constitutionnel du président Tandja. Des dizaines de milliers de Nigériens ont manifesté à Niamey contre le projet du président Mamadou Tandja d'organiser début août un référendum sur une nouvelle Constitution pour rester au pouvoir au-delà de son dernier quinquennat fin 2009. Cette manifestation intervient deux jours après un arrêt de la Cour constitutionnelle qui a annulé un décret présidentiel convoquant le corps électoral pour le référendum le 4 août.
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Notes de Lecture: Les Bouts de Bois de Dieu
Les Bouts de Bois de Dieu, de Sembene Ousmane est un roman qu’on lit d’une traite tant l’histoire est fascinante. L’auteur raconte la grève menée par les cheminots de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako (railway workers’ strike) contre l’administration coloniale en 1947 et 1948, Ce fut une grève très dure qui dura cinq mois et qui se termina à l’avantage des grévistes . Le récit se déroule dans deux pays, le Sénegal et le Mali, et met en scène une multitude de personnages. C’est un peu difficile de s’y retrouver au début, mais à mesure qu’on lit, on s’identifie de plus en plus aux personnages, à leur lutte, et à leur vie quotidienne pendant la grève. Le rôle des femmes évolue de façon extraordinaire dans le roman. Bien qu’elles soient exclues des discussions politiques et qu’elles n’aient pas droit de parole, ce sont elles qui doivent assurer la survie de leur famille et trouver de quoi manger quand l’argent vient à manquer. Au fil des semaines, elles s’impliquent de plus en plus en organisant des manifestations et en affrontant les soldats à plusieurs reprises. Tout comme les hommes, elles sont prêtes à mourir pour leurs droits et leur dignité. A la fin du récit, c’est une victoire des grévistes contre l’administration coloniale, mais c’est aussi une victoire des femmes et un pas en avant vers leur émancipation.
Saturday, June 13, 2009
A short dialogue in Dioula
For a full explanation see here.
Mamadou: I ni sogoma! (Good morning!)(Bonjour!)
Awa: N'sé. Hèrè sirawa? (Hmm. Did you sleep well?)(Tu as passé une nuit paisible?)
M: Hèrè dron. I ka kènè wa? (Very well. How are you?)(Très calme. Comment ça va?)
A: N'ka kènè dooni, dooni. Ilé don? (Not bad, and you?)(Comme ci, comme ça. Et toi?)
M: N'ka kènè kosobè! I bè taa min? (I'm fantastic. Where are you going?)(Ça va très bien. Où vas-tu?)
A: N'be taa logofela. I ni baara! (I'm going to market. Keep up the good work!)(Je vais au marché. Merci pour ton bon travail.)
M: I ni chè. An bè sini. (Thanks. See you tomorrow.)(Merci. A demain.)
A: An bè sini. So mogo fo! (See you tomorrow. Say hi to the family.)(See you tomorrow. Salue la famille pour moi.)
Friday, June 12, 2009
Tertius Zongo, PM of Burkina Faso, in press conference
Le Premier ministre Tertius Zongo a animé une conférence de presse le 11 juin 2009 à Ouagadougou. Et cela pour faire son bilan de 2 ans et celui du gouvernement qu’il dirige depuis le 10 juin 2007. L’exercice d’échanges que le chef du gouvernement a voulu francs a duré plus de 3 heures d’horloge et a été l’occasion pour Tertius Zongo d’asséner ses vérités, de dire ses convictions et ses projets pour le Burkina. Le tout dans un langage cru, dépouillé de toute langue de bois.
La date du 6 juin commence à ne plus passer inaperçue chaque année au Burkina, en tout cas tant que Tertius Zongo sera à la primature. Depuis 2008, le Premier ministre marque l’anniversaire de sa nomination à la tête du gouvernement le 6 juin 2007. C’est ainsi que depuis le début de ce mois de juin, les petits plats sont mis dans les grands pour célébrer le 2e anniversaire de l’arrivée de Tertius Zongo à la barre du gouvernement. Et l’accent a été mis sur des activités médiatiques qui vont se dérouler tout le mois pour en parler. Après la Télévision nationale où il a été longuement interrogé le 8 juin dernier sur son bilan tant par des journalistes que les citoyens par le biais du téléphone et du Net, le Premier ministre Tertius Zongo a animé hier 11 juin une conférence de presse générale sur le bilan de son action. Le média public national ayant pratiquement ravi la vedette aux autres organes de presse, certains journalistes se demandaient quelle est l’utilité de l’exercice qui va amener le chef du gouvernement à se répéter.
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Thursday, June 11, 2009
How fearful should you be...
The NY Times' own Kristof offers us 15 tips for surviving bandits in poor countries. Among them is "carry a fake wallet" and (the tried and true favorite) "pretend you are Canadian".
While sometimes the article sounds like an excuse to recount the exploits of brave Kristof, I'd endorse all15 suggestions. I just have one problem: they undermine his ultimate ambition.Kristof wants more students travelling to more dodgy places. So do I. But one emerges from the article thinking a bandit lurks around every developing country corner.How many more parents will now dissuade their son or daughter from the travel Kristof wants them to take? How many will go, but approach every local with an ounce of trepidation and a measure of fear? Americans have cultivated a culture of fear at home. Need we export it abroad too?Here's a simple truth: just like home, car accidents not bandits are the bogeyman. Malaria might be the second major risk, for which we have easy solutions. Thieves and rapists are typically a distant danger.This is not to say you shouldn't take precautions. But personally I try to remember that I have more risk of bandits in New York and New Haven than any of the countries I visit. (Note from experience: this point does not relieve spousal and parental anxiety about your international travel.)The essential point: foreign does not equal dangerous. Dwelling on the potential bandit round the next corner will make you miserable, paranoid, and make even a little prejudiced.
Friday, June 5, 2009
French Language in Burkina Faso
Of course, even though French is the official language in the country, it would be nice to learn one of the local languages. The problem is "which one"? There are over sixty different ones. I think Jula is spoken is most of the villages where the FAVL libraries are located, but Moore is spoken more widely, by at least 5,000,000 people. I tried a little, but it's of course a language from a different family and nothing is familiar. Changing the intonation of a word changes its meaning, and you need a complete different word to express the plural of something. As somebody was telling me recently: “Moore pa na-na ye” (Le Moore, c’est pas facile!)
Guy le Moal, masques bobo, vie, formes et couleur
Compte rendu
Guy le Moal, masques bobo, vie, formes et couleur, avril 2008, Biro éditeur, Institut de recherche pour le développement, musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren, 126p.
Ce beau livre en papier glacé et qui contient de belles photos est préfacé par Anne Marie BOUTTIAUX, conservatrice en chef de la section d’ethnographie du musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren.
Guy le Moal situe dès l’introduction la religion bobo, les masques bobo. Il parle des masques feuilles et de leur mission à travers le mythe cosmogonique qui constitue la base de tout le dogme bobo. C’est le Dieu suprême Wuro que les bobo retiennent comme étant l’instant capital de l’humanité. En se retirant, Dieu ou Wuro, laisse apparaître le premier homme, le forgeron qui sera incarné par les masques feuilles. Désormais, l’homme connaît la finitude de son existence. Le birewa dãga commémore tous les ans cette cérémonie de purification du village. Les bobo sont ainsi partagés entre les masques feuilles et les masques fibres végétales ou kele. La danse, le chant et la dramaturgie font partie du rite religieux. L’ouvrage est réparti en cinq parties :
La première partie traite de « Les Bobo dans le siècle et dans l’histoire » ;
La deuxième partie de « Mythes et divinités majeures » ;
La troisième partie « Le grand retour des masques » ;
La quatrième partie « Les masques en tête de bois sculpté ».
La cinquième partie « Les principales tribus allogènes installées en pays bobo ».
Dans la première partie, l’auteur traite des bobo, leur avenir et le respect des traditions. Ils ont abandonné progressivement les modes d’échanges traditionnels adaptés à leur environnement pour épouser les contraintes des économies de marchés. Ce qui bien sûr a un impact sur les traditions. Le domaine religieux semble s’être adapté à ces mutations. Les convertis bobo à l’islam et au catholicisme ne rompent pas avec la religion traditionnelle. Cette partie traite du forgeron, de la place qu’il occupe dans la société, du tisserand, du devin et de son rôle dans l’équilibre de la société. Les bobo sont caractérisés aussi par une défiance tenace à l’égard de tout pouvoir central. On remarque cependant une unité culturelle des bobo.
Dans la deuxième partie, on évoque les révélations sacrées des bobo notamment le dieu suprême Wuro. Il y a une histoire en deux temps : le mythe fondateur et le temps historique. Le couple forgeron-agriculteur sera créé par Wuro. Puis vint la femme qui permit à l’homme d’avoir une descendance. Kwere est associé à la foudre, au tonnerre, alors que Soxo est associé au monde brut, inorganisé de la brousse. De même que des récits expliquent l’apparition du forgeron, de l’agriculteur et de la femme, un récit d’origine situe la création du masque et des initiés (yele) qui vont l’institutionnaliser par opposition aux non initiés (sinkye). En portant le masque, ils s’effacent (sõwiye) pour porter la divinité du masque. Les masques du Dwo sont de puissants agents de socialisation. Il y a aussi la fondation du village bobo qui est une forme de recherche d’une terre dans l’espoir de fonder un village. Ceci se fait à travers le pacte avec soxo, divinité de la brousse. Nous avons aussi les assises religieuses du village. Les traoré édifient l’autel de sapre qui incarne le pouvoir et la brousse ; deux choses désirées et craintes par le bobo.
Il est question aussi de l’organisation sociale et politique villageoise caractérisée par la répartition équilibrée des pouvoirs et des charges religieuses. Il y a aussi le rôle des étrangers, du forgeron et du griot.
Dans la troisième partie, il est question du temps des masques qui captivent autant l’esprit que le cœur. Les bobo accordent aux masques un lien affectif et spirituel. Il y a une différence morphologique des masques qui est décrite dans l’ouvrage. Ainsi, la tribu des Syekõma du Dwo de patamaso se subdivise en deux fractions : les Syekõma Tinkere et les Syekõma « purs ». A l’occasion, on assiste à la danse du cou. Nous avons les rituels de purification. Le masque saxasaxala purifie le village. Nous avons l’initiation des sinkye de la première classe d’âge qui permet d’initier les jeunes au secret des masques. Les classes d’âges supérieurs yelebire vont diriger les sinkye. Les masques reflètent les divisions sociales et ethniques, l’enfant (kelenõ), la femme dyula (laňa). Les masques initiatiques ne pénètrent pas dans le village. Les masques de fibres gwarama et gwala circulent librement au village. Nous avons les masques saworakabe, les masque kelegu noirs, les masques kadoube, les masques Nopene, les masques guarama, bakoma, byetale rouge à un plumet, kele blanc, lana, Myanea, Bolopara, masque blanc à carcasse.
La quatrième partie traite des masques syekele des agriculteurs Bobo, de leurs caractères morphologiques et stylistiques des têtes en bois sculpté. Il y a les masques anthropomorphes ayant deux styles : le style figuratif et le style dépouillé, en « gouttière ».
Nous avons le masque beau ou Laare, Au niveau des masque zoomorphes, nous avons le nyãga de l’antilope cheval, le coq traité avec humour, la biche à pelage rayé roux. Au niveau des masques animaliers, nous avons une liberté d’expression dans la création avec une rigueur stéréotypée.
Concernant le masque du culte Sibe des forgerons Bobo, on peut dire que les molo ont une importance primordiale dans les rituels spécifiques des sibe (forgerons). Le sõ molo est le masque majeur, et le saxa molo est le masque de brousse. Les Nwenka officient dans les cérémonies funéraires. Le mythe d’origine du kwele Dwo est constitutif du culte de sibe Dwo (Dwo des forgerons). Nous avons le mythe de révélation de Kwele Do. Ce mythe sacralise la mort et la célébration des funérailles solennelles.
La cinquième partie traite des zara et de leurs masques blancs, des fêtes nocturnes des zara. Cette partie traite aussi des bolon et leurs masques kõfe, des yuguba (masques feuilles) purificateurs du Kaya, du masque « arbre géant », masque ko de plus de six mètres. Il est question aussi de l’initiation chez les bolon, du nouvel an Bobo, des funérailles de femmes au village de koreba.
Au total, l’ouvrage permet d’avoir une bonne idée du fonctionnement des masques chez les bobo. Il est agréable à lire pour des profanes et contient de telles belles photos de masques. Certes le public universitaire ne trouvera pas des analyses aussi poussées que les travaux littéraires de Louis Millogo et Sanou Salaka sur les masques, mais, il pourra en revanche déguster la compréhension des masques bobo à travers des villages. Certes avec le modernisme, le masque a tendance à connaître des traitements plus profanes sous la poussée des festivals de masques au Burkina, mais force est de connaître que l’ouvrage de Guy le Moal constitue une bonne porte d’entrée pour celui qui veut s’aventurer dans les dédales de ce trésor culturel du Burkina Faso encore vivace.
Prof. Alain Joseph SISSAO
Maître de Recherche
INSS/CNRST
Burkina Faso
alainsis@gmail.com
Wednesday, June 3, 2009
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