Monday, July 13, 2009

Sorcery and social exclusion / banishment of women in Burkina Faso

When we read about Ted Miguel's study of witch-killing in Tanzania, remember this article from lefaso.net...
L’Afrique a ses mythes et ses mystères. La pratique supposée ou vraie de la sorcellerie donne lieu à des pendaisons multiples dans la région du Nord du Burkina Faso. Dans la province du Passoré, le phénomène est entier. Le silence des uns rend atroce la souffrance des autres.

Au Burkina Faso, la sorcellerie a arbitrairement un visage féminin bien observable au centre “ Delwendé ” de Tanghin au secteur n°23 de Ouagadougou où une centaine de pauvres vieilles femmes rejetées à tort par la société y survivent, grâce aux religieuses catholiques dans une sorte de “ prison de la liberté ”. Bien que cette injustice soit l’apanage du Plateau mossi, elle est plus manifeste et pernicieuse dans la région Nord du pays. Le phénomène des mangeuses d’âmes crée une psychose dans la province du Passoré en général et dans son chef-lieu Yako en particulier. Tel un serpent de mer et sur fond de mysticisme, la sorcellerie réelle ou imaginaire a un impact considérable sur le vécu des populations de cette partie du Burkina Faso. Pendaisons et exclusions sociales, sont autant de graves conséquences qu’elle engendre. Les accusées de mangeuses d’âmes sont publiquement violentées et subissent les sévices les plus inhumains. Lynchage, déchéance et bannissement de l’accusé conduisent à une mort sociale certaine de l’individu transformé en un zombi, voire un “animal” condamné à l’errance et à la mort.

“Lorsqu’on m’a accusée de sorcellerie et procédé à mon exclusion, j’ai vécu huit jours dans la brousse, dans la faim et la soif. Ma seule compagnie était les chants des oiseaux. N’ayant plus envie de vivre, j’ai tenté de mettre fin à ma vie en consommant les raticides. J’ai vomi durant trois jours ”, témoigne Sibidou Bassyam, la cinquantaine dépassée. Chassées de chez elles, les femmes accusées de sorcellerie sont interdites de séjour aussi bien dans leurs foyers que dans leurs familles. Considérées comme des pestiférées, il leur est réfusé la moindre assistance et le moindre geste de solidarité. “N’eut été l’existence de nos centres d’accueil, ces personnes seraient vouées à une mort certaine”, a confié la sœur Rita Tankoano, responsable du centre accueillant les femmes accusées de sorcellerie à Tema Bokin, une commune rurale du Passoré.

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